11.1.05

notes ... notes ... notes ...

QUI N'A PAS SON BLOG ?
98 % des internautes et 99,8 % de la population mondiale !

Les blogs sont en train de redessiner l'avenir du Web. Et par bien des aspects, les blogs sont le Web d'aujourd'hui - et de demain.

Les blogs sont un sous-ensemble du Web, qui lui même est une partie d'Internet.
Notez : blogs < Web < Internet

En interaction avec les autres éléments, il participeront à la forme que le Web adoptera dans les années à venir. Il ne faut pas oublier que si les blogs ont bénéficié de la formidable explosion des moyens techniques qui ont été mis en oeuvre pour apporter des connexions haut débit à la portée d'un grand nombre de consommateurs, voire la connexion tout court, ce ne sont pas les utilisateurs qui ont été les promoteurs de ce changement ; c'est que l'infrastructure cachée d'Internet change rapidement permettant à des nouveaux participants de jouer un rôle dans la mise en place du contenu du Web.
Vu le faible nombre d'Internautes qui ont actuellement un blog et même si la croissance actuelle se poursuit de la même façon pendant quelques années, le contenu du Web sera essentiellement défini non pas par les individus qui y publient, mais par les entreprises, publiques et privées.
Bien entendu, si on ne se défini que par les blogs, via les blogs et pour les blogs, on fini par souffrir du syndrome de "l'arbre qui cache la forêt". Mais il suffit de déplacer légèrement le regard pour se rendre compte que la forêt est toujours là.
Le web reste encore le domaine des scientifiques qui ont été à son origine et une masse impressionnante de données y est déposée, disponible plus ou moins librement. Les initiatives pour l'Open Access à la connaissance scientifique se multiplient et les publication scientifiques basées sur le Web gagnent du terrain. par semaine je parcours environ 1000 pages et je lis 400 autres attentivement, rien qu'en littérature scientifique, pour les besoins de mon travail. Largement plus que ce que je lis par mois sur les blogs.
Extension directe, celle du domaine de la technologie. Il est devenu d'une facilité déconcertante de trouver les manuels techniques des appareils qu'on utilise, les fiches produits d'un nombre impressionnant d'entreprises, des données sur la façon de traiter les produits chimiques en milieu industriel.
Toujours en restant dans le domaine du documentaliste, les métiers qui sont traditionnellement intéressés par les textes ont été révolutionnés : les textes de lois, le journal et le bulletin officiel, sont disponibles par quelques clics. Les textes d'oeuvres littéraires du domaine public sont faciles à trouver et à télécharger dans une variété de formats. Les contenus de bibliothèques universitaires entières sont en passe de devenir aussi accessibles que n'importe quel fichier sur votre ordinateur.
Le Web est devenu le support de nombreuses formes d'Art. Littérature, musique et certaines des Arts plastiques sont avantageusement véhiculées par le Web, perdant un peu de leur qualité certes, mais gagnant l'accès facilité à leur public. Qu'il s'agisse de la présentation des collections des musées, de l'assemblage de l'oeuvre d'un artiste ou d'un mouvement artistique, ou d'oeuvres contemporaines, parfois conçues même pour le Web, on ne sais plus où donner de la tête.
S'ajoutent bien entendu le nouveaux objets artistiques et ludiques qui ne seraient pas envisageables sans les révolutions qu'ont vécu l'électronique et l'informatique : vidéos, Flash etc.
Voici un aperçu de la forêt qu'on ne doit pas oublier à cause des blogs.

Puis, même pour la communication n'oublions pas que les forums existent toujours, que les e-mails s'échangent, que le téléphone fonctionne toujours, d'autant plus qu'il y a des outils qui passent par Internet maintenant, comme Skype, AIM, iChat etc.

qui a dit que : les blogs sont le Web d'aujourd'hui - et de demain ?

Et contrairement aux médias traditionnels, la personnalité du blogueur, son style et ses opinions jouent un rôle essentiel dans l'intérêt de son blog Ca ne veut pas dire que les blogs n'ont pas un brillant avenir ! Mais qu'il y a autre chose aussi dans la vie, l'Internet et le Web.

C'est un point de vue que j'espère vous ne partagez pas. En tout cas il est loin de ma pratique quotidienne de la presse.
D'abord on choisi son journal d'après ses affinités. Montrez moi un lecteur du Canard Enchaîné, par exemple, et je saurais de suite que j'ai des affinités avec lui. Ca ne veut pas dire que nous seront d'accord sur tout, ou même l'essentiel, mais nous partageons une culture et nous trouverons moyen de discuter.
Puis on a ses "têtes" préférées. Certains journalistes dont les analyses nous sont parues intéressantes et en phase avec notre pensée, des critiques qui semblent aimer les mêmes films que nous, des chroniqueurs dont on attend avec impatience la prose.
Même pour les pages ludiques nous pouvons avoir nos préférences, les mots croisés de Libération plutôt que ceux du Monde, et l'inverse pour les problèmes d'échecs, le Carnet de la Comtesse.

Je ne vois pas où est la différence avec les blogs.

... les blogs constituent ce qu'on appelle la "blogosphère". Il ne s'agit pas d'une notion théorique, mais bien d'un espace délimitée sur le Web par l'intégralité des blogs.

Malheureusement, la blogosphère n'est pas vraiment délimitée et ce travail reste à faire. Il est en effet aujourd'hui impossible d'en connaître les limites, les blogs ne portent pas des signes distinctifs qu'une machine puisse "comprendre" pour en faire le recensement et la multiplication des blogfarms ne fait rien pour arranger les choses.
Le problème est d'autant plus aigu que la complexité des blogs va de la simple liste de liens, éventuellement avec un petit commentaire, à des constructions relativement complexes qui ont peu à envier à des sites professionnels.

On peut espérer qu'une balise spécifique pourrait être mise en place pour les identifier et qu'elle deviendrait une recommandation du 3W largement suivie.
Elle pourrait probablement permettre de disposer d'un espace -blogs indépendant chez Google , ou au minimum de pouvoir filtrer les blogs lors d'une recherche, comme c'est le cas pour le contenu non autorisé aux enfants ;-)
Certes, une telle solution réduirait l'attrait que présentent aujourd'hui les blogs pour la publicité, qu'elle soit imposée ou choisie par le blogger lui-même, mais elle pourrait également favoriser le développement de la blogosphère.

En attendant, bien malin celui qui dirait où commence et où fini la blogosphère en termes autres qu'algébriques ou en restant dans le vague.

... le blogueur accède via son navigateur habituel ...
Pas toujours, il y a des logiciels de gestion de blogs qui sont dotés de leur propre interface; par exemple iBlog

Pour ce qui est de la France, NITLE indique 81000 blogs, soit la deuxième langue la plus représentée dans la blogosphère.

Je suis persuadé qu'ils se sont trompé quelque part. D'une part que 81000 blogs français me paraît une sous-estimation, d'autre part que font-ils des coréens ? En Corée les blogs sont beaucoup plus nombreux qu'en France. Faudra vérifier.

... on peut considérer que "l'an 1 du blogging" est l'année 1999.
Décembre 1997 : le blogs de Jorn Barge, Robot Wisdom, rend populaire le terme Weblog.

Faudra se décider; probablement un réliquat de l'écriture à quatre mains.
Personnellement je considère que le premier blog est la page "What's New" de Tim Berners-Lee, publiée dès 1992. Et je n'utiliserais pas le terme de pseudo-blog, mais proto-blog, pour éviter toute confusion avec les "faux" blogs.
Il est vrai que l'utilisation d'un outil de FTP aussi complexe que Fetch [;-)] pouvait rebuter les rédacteurs du milieux des années 90 (on ne parlait pas encore de webloggers et encore moins de bloggers). Mais ils y arrivaient ! Etonnant non ?
Dire qu'il m'a fallu attendre 2002 pour apprendre que j'en étais un !

De ce point de vue, le blogging est donc à la fois la cause et une conséquence de la simplification de la technologie : ...

Alors là non !
D'une part la technologie est loin d'avoir été simplifiée; au contraire elle a évoluée en gagnant en complexité pour proposer des nouvelles fonctions, et je ne citerais que les TrackBacks, le morceau de choix certes. ce qui s'est trouvé simplifié est l'interface à travers on tient à jour son blog. les professionnels du code qui ont sué pour nous proposer des petits bijoux d'efficacité apprécieront et confirmeront mon point de vue je pense.
Et l'apparition et le développement de la technologie n'aurait pas de sens si le besoin de tenir un blog ne préexistait pas. Comme c'est mentionné par ailleurs dans "Blog Story", les outils de blogging ont été développées pour combler des besoins personnels souvent, ceux des amis peut-être, moins versés au HTML, pour se simplifier la vie. Que d'autres les utilisent par la suite, c'est "tant mieux".
La facilité croissante que les logiciels de blogging offrent, n'aurait probablement pas suffi à donner au sujet son amplitude actuelle, si conjointement les connexions Internet ne s'étaient pas améliorées.

9.1.05

tout est "bloguable"

[mis à jour, complet ou presque]

tout n'est pas bloguable, bien sûr, autant que tout n'est pas bon à dire...


A la question : « Peut-on rire de tout ? », l’humoriste français Pierre Desproges répondait, de façon presque définitive : « On peut rire de tout, oui, mais pas avec n’importe qui. »
Quand j'ai entendu pour la première fois cette maxime j'ai eu un sentiment de déjà-vu. En général, tout est communicable mais pas à n'importe qui, le cas de l'humour étant un cas particulier.

J'ai commencé par donner une seule et unique raison pour ouvrir et tenir un blog : communiquer. Ainsi pour moi la question à savoir si tout est "bloguable"* devrait être traduite à "est ce que on peut communiquer à propos de tout ?".
Et la réponse est claire de suite : oui, tout. Et ça n'a rien, mais absolument rien d'une nouveauté. Allez faire un tour dans une bonne bibliothèque et faites le tour des sujets abordés dans les diverses publications, pour vous rendre compte que les plus divers des sujets, issus d'une variété "confortable" d'auteurs, sont disponibles aux lecteurs qui souhaitent s'y plonger.

Si les thématiques sont les mêmes, le mode de communication, lui, s'est trouvé profondément modifié par Internet. Bien entendu, les espaces privés sont toujours disponibles sur le Net. Le plus vieux des blogs auquel je contribue est et restera privé, pour des raisons de commodité. Entre les éditeurs/lecteurs nous pouvons tout dire, connaissances de vieille date, amis intimes, nous avons pris l'habitude de tout nous raconter. C'était le cas avant que le Net nous permette de rester en contact, à travers nos publications mensuelles sur papier.
Nous avions voulu établir des limites à la diffusion de nos écrits, justement pour préserver la possibilité de tout dire et discuter. Pour le faire des façon éponyme sans avoir à nous justifier sur tel ou tel point, envers des anonymes/étrangers à notre groupe, nous avons gardé ce qui est aujourd'hui un blog, fermé aux étrangers.
Sans que cela m'empêche de discuter des mêmes sujets avec d'autres personnes en dehors de notre petit cercle, soit sur le Net, éventuellement à travers un blog, soit de façon plus directe.

La modification majeure que le net a introduit dans "l'affichage" des opinions et de l'information est que n'importe qui a la possibilité de les lire si on n'a pas pris des précautions et qu'on se trouve exposé aux commentaires, agréables ou non, des autres. La nouveauté est dans l'étendue de la disponibilité, pas "l'affichage" lui-même.
Du temps des Colonels, à Athènes, où j'ai grandi, nous "affichions" nos opinions contre le régime sur des journaux muraux. Un texte discuté en groupe, tracé au feutre sur du papier kraft, un sceau de colle et un pinceau et une promenade dans la soirée. Maniant le feutre avec précision, j'ai eu à écrire un certain nombre de ces journaux.
Disponibles au regard des gens qui partaient pour leur travail le matin mais aussi à la déchirure par les gens qui s'accommodaient du régime et qui faisaient en sorte que le journal disparaisse au plus vite. Des fois, c'était juste le mec qui faisait de l'affichage sauvage qui venait apposer son affiche vantant le cirque machin qui était en ville ou le bal du quartier qui avait lieu le lendemain, sans se soucier de ce qu'il masquait; le spot était bien visible, un point c'est tout.


Avec le Net l'affichage est devenu plus facile.
Il n'est même plus nécessaire de disposer d'un espace de stockage payant pour publier son blog, et ceci sans être obligé de supporter la publicité. Même si certains pays sont encore loin d'avoir la liberté d'expression que l'on souhaiterait, comme la Chine, ou si d'autres se dotent de lois visant sinon pas à la réduire au moins à la cadrer, comme la France [voir la LEN] suivant le mouvement européen.
Avec le Net l'affichage est devenu plus pérenne.
Difficile à couvrir, quoique certains sites qui n'ont pas été du goût de hackers se sont vus défacés ou saturés de requêtes bidon. Mais les miroirs, les copies sur les sites amis, la tendance d'inconnus parfois souhaitant garder trace de l'Histoire, présentent une inertie qui demande des lourdes ressources pour "couvrir" quelque chose.
Avec le Net le feedback est devenu plus simple.
Que ce soit en privé, par e-mail, par les commentaires sur le blog ou par les trackback, mais aussi par courrier classique ou de vive voix. Les discussions s'installent plus facilement. Et peuvent dériver tout aussi facilement aussi.

Mais est-ce que tout est bloguable ?
Si la question est posée dans le sens est-ce qu'il y a ne serai-ce qu'un seul individu qui parlerait d'un sujet donné, quel que soit le sujet, la réponse est oui.
Mais elle n'a pas beaucoup d'intérêt comme question, puisque la réponse est déjà connu par la publication sur papier ou quasiment tous les sujets ont trouvé auteur et éditeur avant d'atteindre le public lui même.
Il serait plus intéressant de la poser de façon générale. Le blogger moyen* parlera-t-il de tout ? Et de quelle façon ?
De suite surgit une autre question : Pourquoi ?
*[parce qu'il existe et il est statistiquement significatif; ceux qui n'arrivent pas à comprendre la notion devraient se plonger ou se replonger dans leur manuel de Statistiques pour les Nuls]
Le contenu d'un blog et la motivation de le proposer au public (eventuellement exposé aux commentaires) sont des éléments indissociable.

la vie privée

Le journal intime proposé à un moment ou un autre de la vie de son auteur à la lecture publique n'est pas une nouveauté inventée pour le Net ou les blogs. Il en est de même de la publication de la correspondance privée.
La différence majeure est que le Net donne une impression d'anonymat liée à l'utilisation d'un pseudonyme. C'est le plus amusant des attrape-couillons que j'ai vu les trente dernières années.
Minimum nécessaire pour garder un peu d'anonymat quand on publie sur le Net : se grimer (pour la vidéosurveillance) se pointer à un cybercafé, louer une machine, pointer sur une série d'anonymizers en chaîne (en espérant que l'un d'eux ne garde pas un log de ses activités et que la chaîne sera ainsi rompue) et poster à travers un nom choisi de façon aléatoire dans un annuaire. Pas la peine de s'inventer des pseudos compliqués signifiant que vous êtes le hacker n° 1 de la planète, un simple "Argos Ekanekala" devrait suffire.
Sinon remonter la piste de vos posts est certainement faisable, quoique pas simple.
Pensez-y, vous abandonnez votre vie privée au moment où vous donnez vos identifiants pour vous connecter au serveur de votre FAI. Et si vous ne le faites pas vous même, c'est que vous avez confiée la tâche à un des programmes qui vous servent. Pas d'identifiant, pas de connexion.
Quel que soit le nom que vous prendrez par la suite, il est toujours possible à le relier à votre nom réel et à le n° de carte bancaire pointant vers votre le qui alimente votre abonnement.
Maintenant, tout ce que vous raconterez sous votre pseudo, soit-il "Argos Ekanekala", OldCola ou tout autre, il pourra vous être attribué :-) Bonjour la vie privée... D'autant plus que la LEN donne les moyens à plein de gens de faire en sorte que ceci soit réalisable, sous une kyrielle de prétextes, dont je ne doute pas qu'il partent d'un bon sentiment à la base, par exemple nous protéger contre le terrorisme, mais qui peuvent servir quand même à identifier la marque de petites culottes que telle blogger impudente porte, si elle les a affichés sur son blog.

Le journal intime n'est donc publiable que si vous vous donnez un peu de mal pour préserver votre intimité. Autrement ce n'est qu'une question de moyens et donc d'intérêt, pour vous identifier formellement.
J'étais en train de me demander si j'allais parler d'Erotica, blog qui n'a pas vraiment ténu la route, quand Jo m'a signalé boul2reve :-) Typiquement des blogs qui sont intimes, qui attirent le regard et qui attirent le regard, voilà. Vraiment pas de quoi s'émouvoir outre mesure, sauf si on cherche le sensationnel du moment. A la limite si c'est le cul qui intéresse l'internaute ily a plein d'autres destinations et ce n'est pas un sujet secondaire; il arrive au top des requêtes sur les sites de recherche la plupart du temps, je veux dire quand les catastrophes naturelles ne le détrônent pas.

Quel intérêt peut présenter ce genre de blogs ?
Je ne le saurais probablement jamais, malgré le fait que je suis fan d'Anne Archet, qui ne parle pas trop de cul, mais beaucoup de sex. Et pas mal de son sexe aussi. Mais ici on est aux antipodes. Parce qu'avant tout le texte est là, agréable à lire, avec ses jeux de mots, une écriture agréable, des sujets qui a part d'être intéressants se permettent d'être marrants aussi. Je me demande ce que donnerait une histoire Sado-Maso en SMS, sous la plume d'Anne Archet, tiens ! Faudra que je gagne l'un de ses concours de mots croisés pour la réclamer...
La faune qui traîne dans les "commentaires" n'est pas vraiment la meilleure compagnie, mais on y trouve des perles, des vraies perles.
Le cas d'Anne Archet ne rentre pas vraiment dans le cadre du blog qui raconte la vie privée en détail. Mais en dehors de ses histoires coquines, le lecteur connaît Jovette, les chats, un peu de sa bio, sa façon de voir le monde, ses problèmes de santé, sa copine etc. Sans avoir la moindre idée si c'est une vraie Ann(i)e ou un mec ou un consortium de multinationales :-)
Le mystère plane et les histoires les plus loufoques sont racontées. Personnellement je n'ai que faire de savoir qui est Anne Archet, si ce n'est pour trinquer avec une personne dont j'aime bien le blog.

Une autre blogger dont le cheminement entre "blog privé" - "blog public" est intéressant à suivre est Catherine, alias Zuda. Là aussi on est loin de la moyenne. La fille a du talent, des talents, et elle a disséqué ses envies de rester cachée et de se montrer, entre hard et soft. Si elle n'est pas encore dans vos bookmarks ne vous privez pas de ce plaisir. Vous me remercierez plus tard. Lisez les deux blogs et vous verrez ce que l'exposition de la vie privée peut apporter comme problèmes, y compris d'autocensure peut-être et comment on arrive à atteindre un équilibre qui n'a rien perdu de son piquant.

La publication d'un journal "intime" garde son caractère privé pour la grande majorité des lecteurs. Certains d'entre eux peuvent être au courant de qui se cache derrière le masque; ça me rappelle le carnaval ça, tiens.
On se grime, se déguise, pour dire ou faire ce qu'on n'assume pas pleinement à visage découvert. Celui qui a fourni le déguisement peut être au courant de qui se cache derrière le masque, quelques intimes aussi. Peut-être même quelques étrangers qui ont inspiré confiance. L'euphorie aidant, on décide parfois de baisser le masque et de revendiquer ce qui a été dit et fait sous déguisement.
Une vieille histoire celle du carnaval, remontant à l'antiquité.
Même comportement souvent pour les journaux intimes, les photoblogs exhibitionnistes etc. Mais ici la disponibilité est continue, on n'a pas besoin d'attendre que la date arrive. Il suffit juste de se connecter pour avoir à sa disposition les mêmes facilités que lors du carnaval, se payer ce qui ressemble à une séance au divan.

Que ce soit les belles fesses d'une illustre inconnue et ça fera bander un tas de mecs et peut-être mouiller l'entrejambe de quelques filles. Elle n'a même pas à faire beaucoup plus que demander "tu kif mon boul ?" pour que la fréquentation du blog grimpe :-) Et en même temps l'ego de la blogger gonflera et peut-être bien qu'elle décidera de nous montrer d'avantage. Elle est exhibitionniste, nous sommes voyeurs, nous sommes faits pour nous entendre.
Peut-être même qu'elle se découvrira une vocation pour en faire d'avantage, pour aller trouver John B Root en collègue blogger pour tourner dans un de ses films, finir par montrer son visage et joindre l'utile à l'agréable. Pourquoi pas ?

la vie tout court

Tenir un journal de bord plus général est beaucoup plus fréquent que je ne le pensais quand je remplissais des carnets papier.
Mes carnets étaient très loin d'être intimes. Ils était destinés à la lecture, par ma famille et mes amis; je ne consignais que ce qui avait attiré mon attention : une citation, une façon de traiter un sujet, le dessin d'un appareil, une blague que j'avais trouvé marrante, une histoire que j'avais vécue, le compte rendu d'une réunion ou des commentaires sur les films et livres du moment.
La première fois que j'ai attaqué des carnets thématiques c'était pour la Science-Fiction et la plus belle série de "faux" livres que j'ai connu, ceux signés T Lobsang Raba :-)
Un par un, lorsqu'ils étaient pleins, ils prenaient place à la bibliothèque familiale jusqu'à ma majorité. Puis à la mienne. Mais ils restaient disponibles pour quiconque souhaitait les feuilleter.
Des logs qui n'avaient rien à voir avec le Web certes, mais qui sont très certainement les ancêtres des blogs que je tiens par ci par là.
Et en regardant les albums photo de la famille, j'ai l'impression de contempler des photo-blogs primitifs, avec les petits commentaires de la main de ma mère ou des personnes qui sont sur les photos.

Que la vie soit source de sujets qui valent la peine d'être consignés est heureux. Que ceux qui prennent la peine de le faire partagent aussi.

Certes, tomber dans l'excès de tout raconter de sa journée, platement, peut présenter un certain intérêt pour les amis et la famille. Mais il n'y aura pas grand monde qui sera intéressé par ailleurs. Sauf si la personne est déjà "publique", auquel cas il y aura les fans qui suivront le moindre détail. Le voyeurisme des fans est un sujet fascinant.
Faire de même avec de l'humour, et ça commence à devenir intéressant pour plus de monde.
Le faire de façon originale aussi; combiner les deux et je suis fan ;-) [et pas le seul]

Inventer des façons d'interagir avec les autres à partir de ses expériences personnelles ou en inventer des raison, et on arrive peu à peu vers le blog qui montre que la vie est publiable.
Prenons en exemple : Philograph. D'accord, son blog parle pas mal de cul, mais c'est juste parce qu'il est obsédé [faudra que je regarde sur mon Philo de poche (pdf) pour voir s'il l'a déjà avoué]. C'est un assez bon exemple de blog ou l'on trouve de tout à propos de son auteur, sauf ce qui concerne son boulot. Puis, il y a plein de trouvailles pour exploiter non pas seulement les possibilités qu'offre le Net mais aussi la Poste :-D
Visitez le répondeur de Philo et pensez podcast, jetez un coup d'oeil au vidéophone et pensez vidéoblog. Expériences consignées.

Bien sûr ce n'est pas la peine d'être une jolie fille sexy et parler de soi ou montrer ses photos pour avoir du succès. Il suffit de parler d'une jolie fille sexy en étant juste un fan ! Ca suffit amplement pour assurer le succès de son blog, si c'est ce qu'on cherche.

l'entreprise est bloguable
Ici il faut clairement distinguer deux familles de blogs.
D'une part les blogs d'entreprise, qui portent son logo et qui en parlent ex cathedra, d'autre part les blogs des personnes qui parlent de leur milieu de travail et un troisième cas, celui où le blog lui même est le milieu professionnel et dans ce dernier cas on rentre dans un domaine un peu flou.
La distinction doit être aussi claire chez le blogger que chez les lecteurs. Sinon ça finira un jour ou l'autre par des quiproquos désagréables pour tout le monde.

Le problème qui est le moins souvent discuté est celui de blogger qui mène une double vie sur son blog, professionnelle et personnelle à la fois, qu'il a cru pendant un instant que les deux aspects peuvent être traités de concert impunément . Et ce ne sont pas les interrogations de Loïc Le Meur qui se trouve quasiment castré par les réactions qu'enclenchent ses prises de position personnelles envers ses fonctions professionnelles qui sont les plus révélatrices, mais les commentaires des lecteurs de son blog. Je relevais un seul, particulièrement sensible au sujet : Mais si tu en vraiment marre de la france va chier aux US et nous les casse plus.. Charmante injonction de la part de la demoiselle. Qui me donne envie de me trouver de l'autre côté du globe [et oui, je fais tout mon possible depuis quelque temps].
Parcourez les commentaires pour avoir un aperçu du désastre.
Le problème viens du fait qu'on ne sait pas qui parle : Loic Le Meur ou le patron de Six Apart Europe ?; Voilà que le blogger, même pas caché derrière un pseudo, devrait avoir une double vie, en tant que personne et en tant que personne ! Nicolas semble avoir besoin, et il n'est pas le seul, de savoir quelle casquette porte le blogger au moment ou il tape sur son clavier. L'idée a dû traverser son esprit, qu'il s'agit d'une même et seule personne après tout, mais elle n'a pas été retenue comme valable.

Blogs personnels

Les employés qui publient des billets à propos de leur milieu du travail ont été tristement célèbres, certains d'entre eux ayant fait les frais de leur désinvolture. Une qui m'a intéressé particulièrement est Queen of Sky. Si mes souvenir sont bons, elle a été licenciée pour usage inapproprié des sa tenue et de son espace de travail. Si elle travaillait pour une autre société il est possible que les photos qu'elle a publié sur son blog ne lui auraient causé aucun problème. Peut-être même elle aurait eu une promotion ! Et en tenue de travail elle aurait été plus nature. Le problème est qu'elle a dépassé ses droits. Et que son employeur n'était pas content et avait une bonne raison de la mettre à la porte.
Je trouve exagérée la réaction de Delta Airlines et j'espère qu'il y avait d'autres raisons et que ses photos n'ont été qu'un prétexte. Mais il est difficile de soutenir Queen of Sky quand même.

A peine j'ai fini le paragraphe que je tombe sur l'annonce de The Bloggers' Rights Blog. Allons donc ! Après les Chartes de Blogging voici les Droits des Bloggers ! Et les entreprises blogophobes ! Promettre le pilori à ceux qui souhaitent ne pas voir exposés les problèmes internes de l'entreprise est une initiative un petit peu puérile, que je suis loin de comprendre. Ca peut être intéressant quand même. Une espèce d'annuaire de toutes les entreprises "de Washington à Tokyo" :-D :-D

Une discussion a démarré #. Plutôt que de reprendre les billets que nous "échangeons" qui sont toujours disponibles, je vais aborder le sujet sous un angle nouveau.
Il semble que ce que le "prolétaires du Monde unis" a souhaité faire, les bloggers vont à nouveau tenter d'obtenir :-)
Mais oui, des initiatives comme celles des Droits des bloggers, à savoir un traitement uniforme de ce ~2% de la population mondiale, dispersé sur les points nantis du globe, ce qui sous-entend des droit sociaux uniformes. Les modalités et les codes de licenciement sont des particularités nationales pour l'instant. Vouloir les traiter de façon indépendante du pays et uniquement en fonction d'une des activités des salariés, la ténue d'un blog, équivaut à abolir les frontières et créer une caste, ayant les mêmes droits à travers le globe. Ca c'est une première impression.
Quand on commence à discuter un petit peu le sujet, et je remercie Isabelle Hontebeyrie de bien avoir voulu discuter, la segmentation apparaît immédiatement : En Amérique du Nord, je pense sincèrement qu'il faut se pencher sur le problème que peuvent poser les blogues aux employeurs. Pouquoi?.:#:..
  • Bien entendu le sujet émane d'une personne d'Amérique du Nord, justement.
  • Il est en anglais, rien qu'en anglais et pas de demande de traduction; si vous ne comprenez pas l'anglais vous ne pourrez pas faire partie de la caste des bloggers, malgré le fait qu'il s'agit de l'International Bloggers’ Bill of Rights.
  • A ce jour, il n'y pas de gestion des droits clairement affichée, à me faire croire que Ellen Simonetti veut garder les copyrights pour elle. [Je sais, je suis soupçonneux, mais un CC et je suis de suite calmé :-)]
.

Ici, la notion de géolocalisation prend son ampleur, parce que l'international est certes souhaitable, mais il mettra quelque temps à se mettre en place. L'international bill pourrait se segmenter par pays, basé sur la géolocalisation des blogs (pays de résidence du blogger bien entendu) pour s'adapter aux lois en vigueur, pour montrer les limites que ni les bloggers ni les employeurs ne devraient franchir. [qui a dit Pourtant, la géolocalisation des blogs, parfois appelée “blocalisation”, me paraît être une notion très paradoxale. Et même, par certains aspects, dénuée d’intérêt.. Allez, un effort d'imagination avant de cliquer; et non, ce n'est pas dans "Blog Story" !].
Certes, ça ne serait pas une charte très internationale sous cette forme, mais l'initiative le deviendrait. Et ça serait certainement très utile. En cherchant ce qui pourrait être la base pour la rédaction des droits des bloggers sous juridiction française (tant que j'y suis, ça m'intéresse), j'ai trouvé ce texte de Murielle Cahen. Clair ! Encore un texte qui aurait mérité d'être en CC..
Puis, la mondialisation avançant, qu'elle soit académique ou alter, il y aura harmonisation des diverses chartes pour en aboutir à une seule qui a ce moment pourrait prétendre être universelle.

Pourquoi est-ce qu'on aurait envie de parler de son travail sur un blog ?

  • La première raison est de se faire "mousser", de montrer comme on est bon et comme on réalise des belles choses. En dehors de l'autosatisfaction qu'on se procure, assez masturbatoire il faut l'avouer, il n'est pas impossible qu'un chasseur de têtes remarque ce fait et prenne contact. Puis les prospects peuvent trouver des bonnes raison de devenir clients, ce qui est particulièrement intéressant pour les freelance ou les TPE. Bref, pour se faire sa pub. Peu probable dans ce cas qu'on dénigre ses collègues et c'est déconseillé de le faire pour montrer sa supériorité, la pratique étant peu appréciée des chasseurs de têtes qu'on soit obligé d'enfoncer les autres pour se distinguer :-)
  • Puis, il y a ceux qui vont dénigrer leur boîte ou certains de leurs collègues systématiquement. Je ne connais aucun cas de blog avec un tel contenu qui soit signé par le vrai nom du coupable ou par un surnom reconnaissable. L'underground au grand jour ! De quoi se donner des frissons et de permettre de tout lâcher. Ca peut mal finir. Et ce n'est que justice. Pas seulement un problème légal. Se masquer systématiquement pour dénigrer les autres est une attitude de "corbeau", comparable aux lettres anonymes. Je n'arrive pas à la trouver sympathique.
  • Parce que on passer plusieurs heures par jour au boulot et en parlant de sa vie on en arrive à parler de ce qui s'est passé au travail aussi. C'est occasionnel, pas la majeure partie du blog.
  • Parce qu'on trouve que son milieu de travail est un enfer et qu'on prends son blog pour un divan ou le local syndical ! Dans les deux cas soit il est bon de se réorienter, soit admettre qu'il pourrait y avoir des conséquences désagréables, auquel cas il est bon de se préparer en prenant conseil auprès soit de son psy soit de son délégué syndical.
  • parce qu'on n'arrive pas à imposer ses points de vue dans son milieu de travail et essaie de trouver l'approbation de tiers qui vont offrir leur épaule pour des pleurnichage.
  • Parce que la colère nous submerge et on utilise sa tribune publique pour prendre position, horodatée, pour qu'on puisse prouver que nous avions tel opinion à tel moment. J'aime ça et je l'ai déjà pratiqué, mais toujours en crypto-blog [aucun lien entrant ou sortant, pas de pings, mot de passe pour la consultation] crypté [texte codé avec PGP]; pas la peine de mêler des tiers dans une telle affaire et l'intervention n'influence pas le sujet.


Blogs professionnels
Il y a trois grandes catégories de blogs professionnels [je suis intéressé par d'autres que je n'aurais pas décrit ici]. Les blogs d'entreprise, les blogs qui sont eux-mêmes l'entreprise, les blogs des employés d'une entreprise.

Les blogs d'entreprise sont des outils extrêmement puissants pour certaines applications.
Mettons nos d'accord sur un problème de vocabulaire : n'est pas un weblog un CMS basé sur l'Intranet d'une boîte ! Pour la simple raison qu'il n'a rien à voir avec le Web. Un pourrait parler de blog-like pour faire mention aux diverses fonctions qu'un blog présente. Mais pas à blog tout court.
Les "blog-like" sont des systèmes suffisamment fermés pour permettre de publier n'importe quoi sans crainte d'indiscrétion. Il suffit d'avoir un suivi de sécurité pour qu'il n'y ait pas de passerelle possible entre Intra- et Inter-net. mais on 'est pas dans le bloguable, donc je laisse passer et je reprendrais plus loin.
Il faut être inconscient pour penser qu'un blog, donc sur le Web, pourrait être adéquat pour la communication interne si on ne prends pas soin de sceller tous les points possibles de fuites; sinon on devient un jouet pour les hackers divers et variables.
On est dans le cas où "tout est "bloguable" à condition qu'il ne soit pas lisible par n'importe qui". Prenez la précaution, si vous publiez sur le Net, d'ajuster le robot.txt pour éviter que les moteurs de recherche n'affichent vos pages :-) Et éviter qu'il y ait des petits malins qui imaginent la structure de vos URLs !
Franchement, si vous vous servez du Web pour un blog professionnel ne pensez pas que vous réussirez à le sécuriser suffisamment pour éviter la divulgation d'informations sensibles. La seule solution est de crypter vos billets et c'est pénible de les decrypter "à la volée" pour pouvoir les lire. Je ne connais pas de plugin qui puisse faire ceci pour les browsers habituels. Nous attendons Tiger et son Safari pour nous concocter quelque chose à base d'AppleScript ;-)
Plus jeune j'ai pris plaisir à "casser" des protections diverses et variées par jeux et mes compétences sont pâlichonnes devant ce que certaines de mes connaissances peuvent faire; partez du principe que si c'est sur le Web c'est plus ou moins public. [:-) en écrivant ces lignes je me demandais s'il était possible de "casser" le nouveau système anti-slogs qu'a installé e-Chantal pour la tranquillité de Lady Guy. La réponse est oui et très simplement; un peu de ma jeunesse qui traverse mes neurones à nouveau. Sloggers du monde entier, je ne vous dirai pas comment :-P].

Si la communication est tournée vers l'extérieur les blogs vous permettront beaucoup de choses.
Une des facilités dont je suis certainement un évangéliste c'est l'utilisation du e-mail pour poster. Madame X, de la boîte Y, est allergique aux blogs et préfère de loin l'utilisation du e-mail, dont elle est utilisatrice depuis une petite dizaine d'années. Les résumés de réunion qu'elle produit, sont des petits bijoux que son boss voulait lui faire publier sur le blog de l'équipe. Madame X, forte tête, lui a dit qu'elle préférait censuré censuré plutôt que de se servir d'un blog. J'ai gentiment demandé à Madame X de bien vouloir m'envoyer une copie à machin.chouette@serveur.com et que je prendrais soin personnellement pour que son résumé soit publié. Madame X a beaucoup apprécié ma sollicitude et a ajouté l'adresse à sa liste de multidiffusion. Depuis plus d'un an, Madame X mériterait qu'on la censuré censuré puisque elle publie toute seule ses résumés :-D
J'ai même eu droit à des chocolats pour l'aide que je lui apportais... Un jour je lui avouerai la vérité, mais j'ai peur qu'elle ne me censuré censuré pour ma duplicité et qu'elle ne réclame la restauration des chocolats, que j'ai distribué depuis.
Si j'ai présenté le cas de Madame X, c'est pour montrer que l'adoption des blogs par quiconque est une affaire simple, qui ne demande pas de formation particulière, et qu'elle peut aider à constituer un fond documentaire qui est parfois précieux.
J'ai expérimenté l'utilisation des blogs en "circuit fermé" pour la mise en place d'un projet et son suivi, sachant que tout ce qui concernait les problèmes de brevets était déjà réglé. Un vrai plaisir !
Compte rendu quotidien de la part de chacun des participants publié en fin de journée (eh oui ! en labo on est habitués au "cahier de manips", on le remplit au fur et à mesure et si c'est fait sur un Palm il est à trois clics du blog).
Synthèses hebdomadaires de la part des responsables de section (faciles à faire avec une large part de couper/coller).
Exposition rapide des problèmes rencontrés, discussion et résolution, la plupart des fois dans la journée !
Pour ce genre de blogs un niveau de sécurité suffisant peut être obtenu même via le Web.
Ne vous privez pas d'un tel outil.

Un cas amusant est celui des blogs factices. J'en ai connaissance de deux et je suppose qu'il doit y en avoir plein d'autres là dehors. Je ne donnerai ni noms ni URIs et vous allez comprendre pourquoi. Leur objectif est de donner au client le sentiment qu'il n'est pas abandonné sous une pile d'autres dossiers. Alors on lui procure une possibilité d'avoir un suivi de l'avancement de son cas, mais automatiquement généré à partir du calendrier qu'on lui a proposé ! Un peu comme le suivi de vos paquets, mais pour les deux cas que j'ai en tête, complètement bidon.
Des telles pratiques font de l'ombre à d'autres initiatives du genre, qui elles sont sérieuses. C'est un moyen de communication qui est très agréable, il convient par contre de fixer certaines limites; j'ai vu partir à la dérive des travaux parce que le client avait des idées qu'il ajoutait dans les commentaires au fur et à mesure qu'elle lui passaient par la tête, obligeant le pauvre ingénieur, qui était son correspondant, de passer son temps à commenter les commentaires et à revoir son planning; une perte de temps non facturée. Pour les applications professionnelles on a ici une des limites de ce qui est 'bloguable'; les étapes de compte rendu via le blog doivent être clairement décidées d'avance pour éviter les dérives.

Si votre propos est de communiquer avec votre clientèle la situation se corse. Sérieusement. L'image de marque que vous projetez en tant que PME est affaire de professionnel et doit rester centralisée ne serais-ce que pour être maîtrisée et qu'il n'y ait pas de confusion dans l'esprit des prospects et clients. Des contradictions postées par les uns et les autres, qui voient leurs objectifs comme étant ce qui fait tourner la boîte, peuvent être mal interprétées.
Ca ne veut pas dire que vous devez limiter le nombre de bloggers, mais "donner les clés" à une personne qui devra valider les drafts de tous, y compris ceux de la plus haute autorité de la boîte, pour qu'il y ait "quelqu'un à la barre". Et choisissez quelqu'un de diplomate qui saura demander des petites modifications en évitant d'être pris pour un censeur. Les blogs des patrons peuvent être envisagés de cette façon également, soumis à lecture avant publication pour éviter des petits problèmes si le blogger n'est pas capable de s'autocensurer et de centrer sa thématique.
Sauf si vous êtes certain que tous les bloggers de la boîte sont dignes de confiance et qu'ils savent où ils mettent les pieds [veinards].


Les blogs-entreprises sont un cas nouveau sous le soleil et il y a deux cas, ceux qui sont autosuffisants et qui font vivre le blogger et ceux qui font partie d'un ensemble plus large, souvent couplés avec un site Web par lequel passent les commandes.
Les autosuffisants sont une tâche ardue mais il est fort probable qu'on en verra de plus en plus : sites de freelance qui récoltent les fruits de la pub et quelques dons, peut-être même des souscriptions pour lire des analyses plus détaillées que celles proposées par le blog lui même, ou inclus dans des blogfarms qui assurent un revenu comme Weblogs Inc. Network (j'ai failli proposer mes services pour leur cancer blog, s'il y a une initiative francophone je suis candidat). Cette dernière catégorie est fascinante et à suivre de près pour se rendre compte des limites qu'elle impose à ses employés, qui doivent suivre une charte bien établie. Pas étonnant que l'idée d'une éthique des blogs ait traversé l'esprit de Calacanis qui doit pouvoir garantir la qualité de l'information qui est diffusée par son réseau. Je suis The cancer blog avec plaisir, et surtout les critiques qui y sont émises pour voir si la ligne éditoriale va changer avec le temps.

Les blogs-entreprises qui se veulent des blogs d'entreprise (surprise !), soient-ils unofficial sont un des exemples de ce qu'une marque risque juste parce qu'elle existe et qu'elle intéresse le public. Apple souhaite garder le contrôle de ses annonces, mais des indiscrétions de ses employés font que le "monde" Apple réussi depuis longtemps à se nourrir de rumeurs. J'ai pris l'habitude d'éviter soigneusement les sites qui en font leur thème principal, comme Mac Rumour ou Think Secret. Pour deux raisons contradictoires : la plupart des rumeurs sont juste de rumeurs et qu'il n'y a aucune raison de "pousser" les employés d'Apple de trahir des secrets d'entreprise pour alimenter leur gloriole personnelle.
Maintenant que Apple a décidé de sévir, essentiellement pour identifier qui produit les fuites [identify who is leaking the information], des réactions arrivent de la part des blogs-entreprises. Jugez par vous même en lisant la lettre ouverte à Steve Jobs. Calacanis joue dans une autre catégorie que Jobs, mais il se doit de montrer qu'il n'est pas intimidé facilement et qu'il pourrait faire du tort à Apple en fermant le TUAW. Il a sa propre image de marque à défendre. Je me demande comment réagirait Calacanis si quelqu'un de sa boîte allait raconter sur son blog des infos qu'il souhaite garder secrètes ou qu'il voulait annoncer un peu plus tard.
Au lieu de soutenir Jobs dans son effort de maîtriser sa boîte, il adopte une attitude puérile : Tu dois apprendre à jouer gentiment dans le bac à sable ou nous rentrons chez nous, et je peux te dire que ce n'est pas marrant de jouer seul" [You need to learn to play nice in the sandbox or we’re going to go home, and I can tell you it’s no fun playing alone.. Si quelqu'un avait l'esprit mal tourné il pourrait accuser Calacanis de vouloir attenter à la vie de Jobs; je vois d'ici les titres des blogs : "Steve Jobs étouffé de rire", "Plus fort que le voodoo, le blog" etc. :-D
Pire, il laisse tomber son lectorat en baissant les bras au lieu juste de revoir sa ligne éditoriale pour exclure l'utilisation d'informations obtenues par des actions illégales. C'est au moins l'impression qu'il donne, sinon je ne vois pas pourquoi il serait effrayé [Do you want to crush the press to the point at which we are too scared to cover you?].
Un élément intéressant de cette lettre est que le blog-entreprise est inscrit de facto par son créateur comme appartenant à la presse. On est loin de l'imprimerie, mais Calacanis revendique, avec raison, l'inclusion des blogs dans le système d'obtention, présentation, analyse de l'information. Plus que quiconque, les blogs-entreprises ont intérêt de défendre cette position pour intéresser ou fidéliser leur lectorat. On est loin de l'analyse brouillon d'Anne Imbert sur les bloggers.
Il est normal que les bloggers commencent donc à se confronter aux mêmes problèmes de déontologie que d'autres médias et d'avoir besoin de se poser des limites quant à ce qu'ils ont le droit de publier (ou qu'ils peuvent publier sans craindre de se créer des problèmes). N'oublions pas que je suis en train de parler d'activités professionnelles ici, et non pas du blogger particulier.
Pour cette catégorie aussi donc "tout n'est pas "bloguable" si on tient à son business".

Les blogs des employés sont le dernier point que je discute ici. J'ai déjà donné mon opinion sur le sujet. Mais je vais aborder ici deux points qui n'ont rien à voir avec des problèmes légaux, mais qui sont des considérations purement pratiques.

D'abord, est-ce que vous engageriez ... ?
Je me suis posé la question par trois fois :
  • Queen of Sky ?
    Quanf elle a été mise à la porte je préconisais que Virgin l'embauche pour qu'elle tienne un blog pour eux :-) Ils ont juste mis une pub sur son blog, en haut à gauche. Mais, quand on a la preuve qu'un employé risque de créer des problèmes on a une nette tendance à l'éviter...
  • Penny Cholmondeley ?
    Certainement, c'est la personne qui l'a renvoyée que je n'aurais en aucun cas employé. On ne se sépare pas d'une collaboratrice basé sur une lettre anonyme, au moins pas avant une enquête approfondie pour voir s'il y a lieu de se plaindre vraiment.
  • Jeremy C. Wright ?
    Oui, dès que possible :-) Le mec est intelligent ! Et ça vaut de l'or de s'associer un tel mec. Lisez sa réaction à son licenciement. Je me sens en phase avec un mec qui écrit : My lesson learned? When I talk, people listen.


Puis, il y a des cas où on accepterait de subir les conséquences d'une mise en public d'une situation qui nous paraît problématique. Après avoir discuté en privé du sujet, en parler en public est une solution possible pour "forcer" la main, non pas pour imposer son point de vue, mais pour induire une discussion. Les cas sont rares, je ne connais qu'un seul, et juste parce que j'en étais l'acteur principal en tant que blogger. Les principaux intéressés ont été mis au courant par moi de la publication sur le Net. Mon problème était qu'il s'agissait de dépenses inutiles de deniers publics et qu'il s'agissait de fonctionnaires qui sont des "intouchables" [comprenez ce que vous voulez].
Je suppose que d'autres ont dû faire de même pour l'un ou l'autre des sujets qui les turlupinaient.
C'est le seul cas que je trouve acceptable, et pour le problème dont j'ai parlé j'étais prêt de me défendre devant un tribunal.
Si on en est là et que la mise au courant du public semble être une bonne option, il ne faut pas hésiter. Penser quand même à vérifier qu'on ne fait pas du tort à ses collègues par une telle action. Pour trois cas, j'attends que les personnes dont je souhaite parler n'aient plus le pouvoir de nuire, non pas me nuire, mais nuire à ceux qui dépendent d'eux et qui sont des amis.
Les dégâts collatéraux doivent nous intéresser autant, sinon plus, que ceux qu'on risque de subir à titre personnel.
Pour moi "tout n'est pas "bloguable", surtout quand je ne suis pas seul en cause".


Non, tout n'est pas "bloguable". Si on vous dit le contraire posez vous la question quant à ce qu'elles sont les motivations de celui qui l'affirme.

5.1.05

Micro Persuasion: The Silent Blogging Believers

Micro Persuasion: The Silent Blogging Believers: "If many of us evangelize blogging to those who we know are interested, yet sit on the sidelines, it can have a tremendous impact."

Un post très intéressant. D'un blog qui ne l'est pas moins.

30.12.04

de Washington à Tokyo, de 7 à 77 ans

Vouloir présenter les blogs comme un phénomène "universel" est quelque peu prétentieux. Il est évident que pour tenir un blog, un accès Internet est nécessaire et ceci n'est pas le cas de la majorité des personnes vivantes sur la planète.

Avec une estimation d'environ 12,4 % de la population mondiale ayant accès à Internet, ce qui représente 801,4 million de personnes, les quelques millions de blogs ne sont le fait que d'une fraction faible des internautes. En admettant les estimations les plus folles à 15 millions de blogs et en considérant qu'ils sont tous actifs (ce qui est une exagération volontaire pour avoir des chiffres "ronds"), 0,2 % de la population mondiale tient un blog, soit 1,9 % de la population Internet. Ce n'est pas ce qu'on pourrait appeler un pourcentage élevé. [données issues de l'étude de Global Reach]

On est loin du phénomène généralisé, comme le suggère le titre; ce type d'erreur peut est dû soit à une ignorance des statistiques, soit à une volonté d'introduire un biais dans le raisonnement du lecteur, soit à "allez savoir où il avait la tête"...
Par ailleurs, l'idée reçue que la majorité des bloggers sont des jeunes, est issue de l'étude de Perseus que j'ai mentionnée précédemment. En fait, la tranche d'âge qui était majoritaire dans l'échantillon étudié est celle des 13-19 ans (51,5 %). Bien sûr, quand on n'est pas de cette tranche d'âge et que nous fréquentons des gens de la nôtre, parmi lesquels des bloggers, on peut avoir l'impression que les bloggers sont plus vieux et en pourcentage plus élevé. Mais ce n'est qu'une impression. Et quand on parle de ses impressions plutôt que des résultats statistiques il est bon de le préciser.

Malgré tout, 2 % de la population Internet est un pourcentage qui n'est pas négligeable et qui pourrait augmenter devant le phénomène de mode qui est en train de s'installer. La déferlante des blogs dans les préoccupations de la presse et des vendeurs de solutions de blogging créent un mouvement pro-blogs qui est assez intéressant. Il n'est pas sans rappeler les "home-pages" qu'on a pu voir il y a quelques années, mais aujourd'hui la maîtrise des outils est facilitée par le jus de neurones qui a coulé dans le domaine. Il est si simple d'ouvrir un blog que ça serait dommage de ne pas le faire presque. Et on est sollicité de partout, le blog pouvant être un élément de fidélisation auprès de son FAI, un véhicule de pub de la part de la plateforme de blogging, une raison de location d'espace disque dur etc.

Les prévisions les plus optimistes estiment les blogs actifs vers la fin 2005 aux alentours de 15 millions (en extrapolant à partir de la croissance des deux dernières années sans fléchissement du phénomène).
Ici on trouve une observation très intéressante. L'audience des blogs augmente plus rapidement que leur nombre.
Il est probable que les tranches d'âge au dessus de 19 ans seront un peu plus représentées, mais elles me semblent également être celles qui sont les plus faciles à décourager, celles qui ferment le plus volontiers leur blogs après quelques mois d'activité (mais là c'est une impression personnelle...), souvent en raison de l'espace qu'occupe le blog dans la vie personnelle, qui n'est pas forcement centrée autour d'Internet.
Puis, il faut distinguer deux fractions de la population des bloggers qui ont une nette tendance à l'abandon :
Ceux qui se rendent compte que leur espoir de devenir le centre d'une vaste communauté se trouve déçu, qui sont découragés par leurs statistiques qui ne décollent pas de la cinquantaine de visites par jour. Désillusions également pour ceux qui se rendent compte que devenir personnage public ne va pas sans l'inconvénient des attaques, qui peuvent être impersonnelles (slogs), ou des critiques dirigées contre le contenu du blog lui même, ce qui est plus difficile à (di)gérer.
Puis, ceux qui se trouvent aux antipodes. Qui ont réussi par leur blog à atteindre leur vitesse de croisière et/ou leur niveau d'incompétence et qui préféreront transvaser l'énergie qu'ils consacraient à leur blog à un autre projet, qui leur tient plus à coeur ou qui leur est imposé par les dures réalités de la vie. Ce sont souvent des gens dont le métier est lié avec le Net et qui ont convaincu de leur aptitudes à travailler dans le domaine. Leur sortie est souvent une question de "survie" et est souvent partielle, l'abandon ne concernant qu'une partie de leur activité de blogging.

Pour se faire une idée claire de l'intérêt de cette explosion du marché des blogs, il faudrait disposer d'une mesure qualitative permettant de les classer.
Ce classement peut se faire uniquement sur des mesures de fréquentation ou des liens qui pointent vers le blog et des boîtes dont le business est lié à Internet offrent ce service, par exemple Technorati.
C'est certainement une mesure de popularité, mais pas franchement de bonne qualité. La courte histoire des blogs a montré que les "réputations" se font et se défont à une vitesse équivalente et que si un blog peut passer de quelques dizaines à quelques milliers de visites par jour parce qu'il parle d'un sujet chaud, des élections par exemple, l'inverse est vrai quelques semaines après le scrutin. Ce sont là des instantanés qui ne sont intéressants que lorsque l'observation se prolonge sur plusieurs mois. Le même Technorati propose le top 100 des blogs qu'il surveille. Y figurer n'est pas une garantie de pérennité dans le milieu, mais ça aide quand même.

La mesure de popularité n'est pas suffisante pour classer les blogs en termes de qualité. Il est évident qu'un blog sur un sujet à la mode, les blogs par exemple, peut-être très visité. Et il sera très lié, par les blogs dont il fait mention en termes élogieux. Sans que cela signifie qu'il fasse réellement office de plus qu'une "bullet list". Lors de ma présentation du sujet aux RMLL j'en ai vaguement parlé de la qualité de l'audience qu'on attire et de la qualité du contenu du blog. Vaguement signifie en moins d'une minute :-)
Personnellement je préfère que Oldcola's blah blah ait une audience limitée, des gens que j'apprécie, et avec qui j'ai plaisir de discuter, plutôt que d'attirer des lecteurs avec qui je n'ai rien de commun. N'ayant rien à leur vendre, en plus, je ne vois pas ce que j'en ferais. J'ai quitté les newsgroups avec soulagement pour ne pas avoir à répondre à la même question de base qui était largement traitée dans le FAQ. Mes rares, très rares, incursions dans l'univers des forums [3 en 2004] ne se font que pour y laisser la solution concernant un problème très discuté, si j'en dispose d'une. Je n'ai plus envie de gaspiller de l'énergie pour des gens qui ne prennent pas le temps de lire les FAQ avant de commencer à emmerder les autres. D'autres avatars que "Oldcola" peuvent avoir des intérêts autres et se comporter de façon plus souple, ou plus sèche. Mais mes blah blah avec les copains sont juste ce qu'il faut.

J'ai eu à me poser cette question sur la qualité, au delà du théorique, quand j'ai participé au premier tri des blogs nominés pour les Weblog Awards 2004.

Originalité, présentation, lisibilité, quantité et "qualité" des liens qui y pointent.

Pour l'originalité c'est une question d'habitude; parcourir quelques centaines de blogs 'nouveaux'* par semaine aide à savoir ce qui se fait et ce qui est hors des sentiers battus. C'est moins subjectif que ça a l'air. [5 points]

Présentation et navigabilité sont rapidement appréciées à la première visite. C'est ce que j'appelle la "vraie" accessibilité, qui en dehors de tout standard vous rend le séjour sur un site agréable et vous permet de tout englober (ou au moins l'essentiel) du regard. C'est un élément qui a peu de valeur, puisque il est fortement subjectif. [2 points]

La lisibilité peut être "objectivement" évaluée même si on ne parle pas la langue de publication en se servant d'outils d'analyse du texte. Des tels les outils permettant d'analyser le site le classer. La subjectivité est exprimé en amont, au moment du choix de l'algorithme qui sera utilisé. Si vous voulez avoir une idée de ce que ça peut donner visitez Textalyser qui est un des outils disponibles. [3]

La quantité des liens "entrants" est facilement mesurable par Technorati et Google; malgré quelques différences observées, les rangs sont peu affectés. [2]

La qualité des liens entrants représente beaucoup plus de boulot ! parce que la même analyse doit être faite à chacun des blogs qui pointent vers le blog à évaluer. La redondance de la tâche ne vous échappe pas et dans un temps limité soit vous disposez d'éléments récoltés préalablement, soit vous limitez la "profondeur". [8]

La note est donnée pour 20 points. [saluons ici 20/20 ;-)].

Vous seriez étonné de voir combien de blogs n'atteignent pas la moyenne ! Affligeant.

Est-ce intéressant de considérer ces blogs, qui font piètre figure, quand on souhaite estimer la taille de la blogosphère ? C'est un peu comme si on prenait en compte toutes les épaves qui furent des automobiles et qui ne peuvent pas passer le contrôle technique, comme faisant partie du parc automobile !
Je suppose que la réponse à cette question varie en fonction de la personne à qui on la pose.

Si c'est un vendeur de solution de blogging il se désintéresse de la qualité et il va tout compter, la moindre miette de blog qui traîne sur le Web, même ceux qui n'ont pas été mis à jour depuis belle lurette. Plus le nombre de blogs est grand plus il est incitatif pour les nouveaux clients : si tous ces gens y arrivent, moi aussi je pourrai le faire !

Si c'est un lecteur qui s'intéresse aux blogs de ses amis il fera fi des critères de qualité également, l'amitié étant ce qui l'intéresse le plus et la taille de la blogosphère est celle de son cercle d'amis. Le reste est un eu plus flou.

Si c'est un lecteur qui cherche des blogs discutant d'un sujet précis il ne voudra peut-être considérer qu'une fraction de la blogosphère. Par exemple celle qui présente les vins de Bordeaux, des blogs si possible tenus par un professionnel [voici un cas où l'anonymat est intéressant]. Suivant le sujet et les personnes qui en parlent dans leur blog il trouvera la blogospère plus ou moins grande. [si vous connaissez un blog qui parle des "Bordeaux", tenu par un connaisseur, je suis preneur].

Si c'est quelqu'un qui aborde la blogosphère pour la première fois, et qui n'a pas une idée précise à propos de ce qu'il cherche il y a des chances qu'il veuille commencer par [sinon se limiter aux] les blogs qui ont au moins la moyenne. Il est même probable qu'il soit intéressé par "construire" lui même le système d'évaluation qui lui convient le mieux pour sélectionner parmi la myriade de propositions.

Aucun des catalogues actuellement disponibles ne propose des telles facilités de sélection, pour la simple raison qu'ils ne disposent pas des éléments nécessaire. Mais il se peut que dans un avenir plus ou moins proche suivant les efforts des bénévoles du secteur, le Web Sémantique nous facilite la sélection multi-critères et ceux sur la base d'une classification des blogs.

A ceux qui se lamentent en disant que les blogs sont protéiformes et qu'ils son inclassifiables je rappellerai qu'il en est ainsi des êtres vivants mais que les biologistes s'en sont sorti plutôt bien en établissant un système de classification. Certes il est parfois sujet à discussions mais les grandes familles ne bougent pas beaucoup. Et au fur et à mesure que nous affinons nos outils de classification le classement est de plus en plus fin.
Pour vous donner une mesure, Technorati traque moins de blogs individuels qu'il y a d'espèces d'insectes ! Les analystes du phénomène blog ne sont pas des handicapés mentaux, ils y arriveront donc si le sujet les intéresse vraiment et qu'il s'agit pas juste d'écrire un billet où l'on se poserait ahuri devant la complexité de la chose en faisant croire que la tâche est insurmontable...

Je suis loin, très loin de disposer des données nécessaires pour bâtir un système de classification "intéressant". Mais j'en dispose suffisamment pour proposer des bases.

D'abord, il est relativement simple de donner une définition des blogs, en se référant à la construction du terme, qu'est un néologisme, forgé par Jorn Barger, en tant que sites web, contenant essentiellement des posts horodatés.
Bien entendu, une définition aussi simple et claire, ne pouvait que servir de fourre-tout, surtout depuis que le fait de publier sur le web est devenu un phénomène de mode.
D'ailleurs, il suffit que l'éditeur d'un site Web veuille bien le qualifier de blog pour qu'on l'accepte en tant que tel. Laissons les gens libres de proposer autant de modèles de blogs qu'ils le souhaitent et ne partons pas en limitant le champ juste à ce que notre imagination englobe. J'ai rencontré tellement de gens créatifs grâce à mes blogs que je m'en voudrait de croire que j'aurais pu les imaginer avec leurs réalisations.
L'adjectif "protéiforme" convient parfaitement pour qualifier les blogs. Ils sont susceptibles en effet de prendre plusieurs formes et d'en changer fréquemment #, au gré de leur possesseur. Néanmoins, il ne s'agit pas de différences fondamentales, mais surtout de changements du phénotype, de l'aspect extérieur et surtout des outils qui permettent de les produire; outils qu'on a une légère tendance à confondre avec le contenu, comme si la marque du carnet que vous utilisez pouvez présager de l'intérêt du contenu que vous produisez.
Bien entendu, pour le fun, on peut "calculer" son code de blogger ici. Mais comme le dit l'introduction, ce sont des questions de concierge [traduction pour baker's questions; si vous avez meilleure proposition je suis preneur].


Essayons de bâtir un blogger code un peu plus systématique :

Quelques caractéristiques permettent la classification de la grande majorité des blogs :

  • le nombre d'auteurs : souvent égal à un pour les blogs personnels, peut monter à plusieurs dizaines, avec quelques cas exceptionnels où il dépasse les 1000 !
  • le thème général, qui varie de "très étroit", abordant une thématique particulière, à "vaste" pour qualifier un bon nombre de blogs qui ne font que décrire les intérêts de leur(s) éditeur(s), qui y consignent tout ce qui pourrait attirer leur attention. C'est probablement la caractéristique la plus difficile à décrire d'autant plus qu'elle peut varier avec le temps, plusieurs blog dérivant de leur objectif premier.
  • le type de contenu, qui peut être panaché, un mélange de texte, images (dessins, photos), fichiers son, vidéo ou tout autre type de fichiers accessibles par le Web
  • le type d'hyperliens que l'on y trouve, blogroll, autres types de sites web, publicité etc
  • la gestion des copyrights sur le contenu, qui varie de la liberté totale, en passant par toutes les cas que propose Common Contents pour arriver aux copyrights "classiques".
On pourrait ajouter un indicateur binaire, pour signifier si le blog est professionnel ou non, suivant les cas, mais qui laisse une zone d'ombre dans laquelle se trouvent de plus en plus de blogs qui génèrent des micro-revenus par les publicités qu'ils affichent.

Ces quelques éléments sont suffisants pour donner une première idée. On peut y ajouter d'autres, comme la langue principale ou les langues diverses utilisées, la localisation, le type d'outils qui sont mis en oeuvre, etc. Ou encore des renseignements consernant le design du blog : self-made, modification d'un template, utilisation d'un template par Machin, etc. Puis le type d'd'hébergement etc. Egalement les influences qui ont conduit à l'ouverture du blog, conseil d'amis, publicité, lecture des blogs etc. Même si le blog permet les commentaires, de façon anonyme, de la part de personnes inscrites dans une quelconque base de données, pour les "membres", et s'il y a possibilité de trackbacks, s'il affiche un e-mail pour contacter le(s) auteur(s).

Un descriptif de ce type faciliterait le classement des blogs dans un annuaire. Pour éviter de s'enfermer dans un schéma étroit qui serait difficile à changer par la suite, il suffirait de présenter le tout sous la forme d'un fichier avec des tags [si vous avez déjà pensé XML on ne peut rien vous cacher ;-)].
Une ontologie des blogs devrait peu à peu émerger d'une telle classification et les blogs sémantiques verraient le jour en présentant ce genre de blogger code évolué sous forme accessible par les lecteurs et également les softs.



Quant à la classification de ce qui se trouve "sous-le-capot" décrivant la façon dont le blog est produit et géré. Il y a encore aujourd'hui de blogs "vivants" qui sont produits "à la main" par des gens qui sont suffisamment proches du "code" pour ne pas avoir recours à des logiciels spécialisés. Si la majorité concerne des blogs privés (j'en connais onze dans ce cas, dont un où je contribue) il y en a certains qui sont publics, exemple celui d'Annie Strohem.
Bien entendu, en dehors de ces productions artisanales, des "solutions" de blogging sont disponibles pour tous les goûts, permettant plus ou moins d'adaptations à ses besoins. Si l'on souhaite raisonner en termes de "parts de marché" qu'elles occupent, la visite de bsentinel [view SVG] de Stéphane Le Solliec s'impose.
Avec un tout petit peu d'imagination on peut les exploiter même en dehors des limites initialement prévues, les doter de catégories par exemple, ou les utiliser comme agrégateurs de nouvelles. En y ajoutant un peu de travail, des nombreux plug-in ont été produits pour doter l'éxistant de nouvelles fonctions, par exemple pour protéger des slogs.
Des chimérismes sont même possibles entre deux ou trois solutions prévues pour "collaborer", par exemple Blogger pour le blog lui-même, Haloscan pour les commentaires et les trackbacks et Flickr pour les images à poster sur le blog (ce n'est qu'un exemple limité, d'autres "assistants" pouvant être associés, pour les fichiers "lourds", par exemple son et/ou vidéo).
Il devient vite évident que "sous-le capot" on trouve une complexité qui est difficile à classifier et qu'il n'est même pas possible de se fier sur le type de logiciel qui est utilisé à la base, puisque les "assistants" viennent compliquer la tâche. Les choses ne sont claires que pour des plate-formes relativement fermés qui empêchent l'utilisation de tels "assistants".
Heureusement, la majorité des utilisateurs se contentent des versions de base.

22.12.04

ni gourous, ni marketing

Justement, quand quelqu'un commence à dire "ni marketing, ni gourous", j'ai une réaction d'hypersensibilité intellectuelle qui se met en place et j'ai l'impression qu'un panneau lumineux géant, fait de tubes néon rouges, se met à clignoter pour attirer mon attention : "Mon Cul !". Et qu'au dessus de la personne qui vient de m'assener la maxime un autre panneau clignote au même rythme : "Faux cul !".

Penser que n'importe quelle activité humaine ne génère pas ses gourous et qu'elle puisse échapper au marketing ne peut être que le fait d'individus qui soit manquent d'expérience soit décident sciemment de ne pas en tenir compte pour défendre une thèse qui les "arrange".
Néanmoins, j'ai gardé le titre du chapitre pour pouvoir discuter des gourous, du marketing et de ceux qui nient que ses deux problèmes puissent intéresser les blogs, soit en se fourvoyant, soit pour véhiculer une image médiatique.
Pour vous éviter des questionnements sur ma motivation autant que je vous en parle clairement dès à présent. Je commence à accumuler une certaine expérience dans le domaine des blogs, je pense que j'ai une "vision" qui pourrait intéresser d'autres personnes et je prétends pouvoir la transformer en revenu en publiant mes écrits et en me positionnant en expert du domaine. Non pas en tant qu'éditeur de blog, mais en tant qu'observateur, mettant à profit des techniques d'analyse classique dans un domaine que certains prétendent y échapper.
Contrairement à d'autres, je ne pense pas en faire mon gagne-pain. Tout au plus de quoi me payer quelques plaisir que je ne m'autorise pas autrement. Je me donne ainsi la latitude d'une part à ne pas avoir à être complaisant avec qui que ce soit, d'autre part de ne pas avoir à vous convaincre que j'ai raison. Il me suffira d'enclencher des approches critiques, sans être un donneur de leçons. Le fait de publier le texte ici, avant de le soumettre à un éditeur, est une garantie supplémentaire quant au fait que le contenu soit "indépendant". [Malgré le fait que Cyril Fievet ne semble pas le croire, j'arrive à faire des différences même parmi les éditeurs ! Et je ne vois pas les raisons d'être affablé avec ceux que je n'estime pas. Par contre je le suis naturellement avec ceux qui me paraissent "bien" :-)] Je me suis imposé l'exercice de suivre le plan de quelqu'un d'autre [Ceci est bien plus chiant que de se faire un plan qui suit de près ses idées, mais ça ne serait pas du jeux...], mais le contenu sous les "titre" que je trouve un peu fanfarons, n'est pas soumis à l'approbation de qui que ce soit d'autre que moi. Et en plus il est ouvert à la discussion et aux commentaires. Et tous les commentaires sont les bienvenus, y compris les insultes. Parce que votre opinion compte autant que la mienne ici. Petite précaution pour éviter les dérives et les slogs, il faut être inscrit auprès de Blogger pour commenter; ça ne coûte pas et ça ne rapporte pas non plus !.

Faites vous partie de ces inconscients qui peuvent penser que le blogger laisse son cerveau au vestiaire de son blog ? Non, probablement non. Au contraire, il y a des chances que vous croyez fermement que le blogger arrive face à l'écran de saisie avec toutes ses idées en éveil. Si c'est le cas, je n'aurais pas de problème à vous faire discerner les "gourous" qui ont facilité la formation de ses idées. Pas besoin qu'ils aient un blog ! Certains ne sont plus vivants et plusieurs peuvent appartenir à des âges bien éloignées de nous. Ils n'en ont pas contribué à former les idées du blogger qui s'apprête à écrire un billet sur tel ou tel sujet. Nos spectres ne nous abandonnent pas au seuil du Net. Ils y entrent avec nous.
Si vous avez entendu parler des blogs et décidé d'en tenir un il y a aussi des chances que vous ayez été influencé par les gens qui en avaient un avant.
De même, il est fort probable que vous ne vous êtes pas livrés à un examen approfondi des possibilités offertes par les différentes plate-formes des blogging, pour peser les pour et contre et prendre une décision quant à laquelle utiliser. Il est possible même que vous n'en connaissez qu'une seule, et encore pas en profondeur, n'ayant pas fait le tour des possibilités qu'elle offre. Je prends pour exemple flagrant les utilisateurs de ma plate-forme préférée, Blogger. Plusieurs centaines de milliers et nombreux informaticiens parmi eux. Et plein de gens à se lamenter que Blogger n'offre pas de Catégories. Quelques heures de reflexion sur le sujet ont suffit à résoudre le problème, de la part d'une personne qui n'a rien à faire des catégories dans son blog ! Dans un milieu ou le presse-boutons et le "je ne veux pas savoir ce qui se passe sous le capot" sont les attitudes les plus fréquentes il n'y a rien d'extraordinaire.
Donc, vous ami blogger qui pourriez penser qu'en ouvrant votre blog vous faites preuve d'indépendance de facto, vous commencez par donner une idée au monde extérieur de quelles sont les influences qui vous ont atteint. Je crois que l'argument le plus recent que j'ai entendu sur le sujet est celui d'un ami et associé d'un club d'informatique que je fréquente, qui nous disait lors de la présentation des blogs que son FAI offrait gratuitement la possibilité d'ouvrir son blog, à base de Typepad. Je tairais le nom de l'ami, ainsi que de son blog, parce que je vais m'en servir comme exemple de ce que j'aimerais mettre en pièces. Mais s'il lit ces pages il se reconnaîtra. Victime du marketing du FAI, il a ouvert le blog pour présenter ses idées, oubliant peut-être la colonne avec les publicités thématiques que ledit FAI lui impose tant qu'il n'est pas suffisamment mûr pour payer une licence ! Bienvenu dans un domaine dépourvu de marketing !

Bien sûr les "gourous" de la blogosphère existent. J'ai beau ne pas les avoir rencontrés comme Beleg, je lis de temps en temps leurs blogs, je garde un oeil sur leurs flux RSS et je suis anxieux de déceler les bonnes et mauvaises choses qu'ils pourraient raconter.
Oui, j'ai bien écris, les bonnes. Parce que je ne crois pas les "gourous" sont des gens foncièrement mauvais. Ni que le marketing soit l'antichambre de l'Enfer. On y trouve du bon, il suffit d'y regarder de plus près.
D'abord c'est un gain de temps et d'énergie appréciable. Imaginez un peu le boulot qu'il faudrait abattre si chacun de nous voulait vérifier que la Terre est ronde ! Si on veut pousser la paranoïa un peu loin, il se peut que la NASA nous berne... ! Bon, peut-être pas pour quelque chose d'aussi gros, d'autant plus qu'on savait depuis l'antiquité qu'elle était ronde. Puis on l'a oublié et redécouvert plus tard. Puis aujourd'hui on sait comment s'en rendre compte en observant une éclipse de Lune, à la limite (c'est dans cette limite que je me place d'habitude, ce que je peux vérifier sans dépasser le raisonnable).
Le terme "gourou", dans son acceptation de tous les jours qui signale une personne qui connaît un domaine et qui puisse être une source fiable d'informations, est une chose fort intéressante. Un "gourou" est validé par le fait que plusieurs personnes le suivent. Si les dites personnes nous semblent être dignes de notre confiance, nous pouvons nous rapprocher du dit "gourou" et nous abreuver de Science, sans pour autant d'oublier de garder notre cerveau en activité autre que la fonction "enregistrer bêtement". Il est agréable de ne pas avoir à réinventer la roue à chaque fois qu'on souhaite construire un vélo. Il est même encore plus agréable de laisser un professionnel construire le vélo et de nous contenter de nous en servir pour aller nous balader. Pour ces raisons je n'ai jamais été opposé à la notion de "gourou". Mais je me les teste quand même à fond avant de les accepter. Sinon je me sentirais mal dans ma peau.

Je suis certain que vous êtes dans le même cas que moi. Vous n'avalez pas tout ce qu'on vous raconte. Même quand c'est votre meilleur pote qui est en train de vous chambrer en vous racontant des salades, vous gardez suffisamment d'esprit critique pour vous en rendre compte. Et vous ne vous formalisez pas entre copains d'une plaisanterie.
Par contre, qu'un étranger complet vienne vous raconter les mêmes salades et vous êtes outrés que la publicité (par exemple) puisse vous prendre pour un cornichon et veuille vous fourvoyer pour vider votre portefeuille. Vous êtes quelqu'un de cartésien à qui on ne la fait pas. Saluons maître Descartes qui de son temps n'a pas eu la chance d'être traité de "gourou".
Il est vrai que nous sommes plus complaisants avec les copains, parce que nous les aimons pour l'ensemble de leur personnalité, qu'avec les inconnus. De même, les morts, qui n'ont plus rien à gagner ou à prouver, sont des gens que l'on soupçonne un peu moins que les publicistes bien vivants. Ils ne contribuent pas moins à former notre pensée, ils n'agissent pas moins en "gourous". Qu'un ami auprès duquel on se tourne pour trouver conseil assène doctement que telle plate-forme de blogging est la meilleure, la moins chère et la plus facile à utiliser, qu'il vous mette sous les yeux "son" blog fait par "lui" en "trois minute" et le message passe. En termes de marketing on dirait que nous sommes en présence de marketing viral.
Pour le traduire en français courant je dirais qu'on est en présence d'une mode. Celui qui l'a adopté essaie de convaincre les autres que c'est comme ça qu'il faut faire.
Revenons à mon copain "spécialiste" des blogs. Il en a créé un grâce au service offert "gratuitement". C'est "son" blog.
J'ai commencé par lui demander avec quel logiciel il composait ses billets. Il m'a dit que il n'en avait pas besoin d'autre chose que Typepad. Je lui ai alors posé la question de savoir comment il réalisait ses back-ups; il a avoué qu'il n'en avait pas pensé. Quand j'en suis venu à lui poser la question des droits qui régissent sa publication il m'a dit qu'il avait le temps d'y penser plus tard. Le fait qu'il se servait d'un template qui était "du tout fait" ne le dérangeait pas outre mesure, précisant que le contenu était de lui. Bref, il avait accepté d'une part le marketing imposé par la solution de blogging adoptée, d'autre part l'un des "habillages" standard proposés et par ailleurs ils s'en foutait du contenu au point de ne pas s'assurer qu'il ne puisse pas le perdre et de ne pas avoir pensé à la gestion des droits qu'il pouvait avoir. Nous avons ici le cas typique du blogger. Il n'en a rien à foutre à condition d'avoir un blog ! Et que les gens le lisent et lui disent comme il est beau et comme il est intelligent. Il suit la mode et cherche à se faire valoir (moi, partisan avoué des concours divers et variables, je ne lui reproche pas de vouloir se faire valoir, je constate juste !).

Le blogger moyen est victime de "gourous", pas toujours bien éclairés, ni choisis à bon escient, et nage dans le marketing direct ou viral au moment même ù il ouvre son blog !
Je lis : Personne n'a véritablement cherché à convaincre les internautes d'ouvrir leur blog. Aucune entreprise n'a vraiment mené de démarche marketing allant dans ce sens.
Personne n'a cherché à convaincre sinon les amis ou la famille qui étaient bien contents que le blog soit à leur disposition ! Ou ceux qui étaient près à venir donner un coup de main pour tout mettre en place à une époque où le blogging n'était pas aussi facile qu'aujourd'hui. Ou encore, ceux dont l'attitude faisait apparaître comme des dépassés ceux qui n'avaient pas de blog encore.
Aucune entreprise n'a fait du marketing ! Si ce n'est d'offrir de l'espace disque dur à quiconque souhaitait s'inscrire à sa blogfarm, mettre gratuitement à disposition les logiciels et de la bande passante, afficher à sa page principale les noms des nouveaux venus, montrer les meilleurs blogs ou ceux qui ont récement été mis à jour, et en montrer même au hasard. Bien entendu il faut y ajouter les blogs des créateurs des solutions de blogging et/ou des vendeurs qui sont là pour montrer comme c'est facile d'utiliser leur solution, en vanter les mérites en évitant les pièges de la publicité comparative qui n'est pas toujours à leur faveur, parler aux utilisateurs et apôtres des nouveautés mises à leur disposition, avertir des mises à jour du soft. En dehors de ça, peut-être quelques participations aux forums des geeks qui sont les premiers à s'intéresser à ce genre de choses et qui sont certainement les cibles préférés du marketing viral. Je pensais (et je continue à le faire) que tout ceci fait parie de ce que l'on appelle marketing (mise sur le marché).
Parce que marché il y a et les clients sont les bloggers ! Et là où il y a marché il y a également marketing, même s'il ne s'agit pas de coller des affiches géantes comme si on vendait de la lingerie fine ou des parfums :-)

Ainsi, "ni gourous, ni marketing" est un non-sens que j'espère vous avoir montré qu'il ne mérite pas sa place dans un bouquin sur les blogs. Si ce n'est pour dire que ce n'est pas vrai.

Parler de mercantilisme sans en évoquer clairement les acteurs et leurs intérêts, reviendrait à "tirer de l'épée dans l'eau". Ainsi, quels sont ceux qui profitent du "phénomène blog" et comment s'assurent-ils des parts de marché.

D'abord les éléments les plus évidents à identifier :

Vous devez disposer d'une liaison Internet pour tenir votre blog ou surfer chez les autres. Vous payez un abonnement chez votre FAI. Par les temps qui courent, il est possible qu'il vous ait fourni un modem. Mais peut être que vous avez eu envie de vous en offrir un disposant de plus de fonctions.
Votre FAI, lui, doit avoir des serveurs et les logiciels ad hoc pour vous fournir le service pour lequel vous payez. Ainsi, derrière ces sociétés de service, il en existe d'autres qui fournissent l'équipement et la matière grise nécessaires pour faire fonctionner le tout.
C'est vrai que nous commençons à prendre pour un fait établi que les connexions sont à notre disposition. On se rend compte des problèmes posés soit si on est intéressé à la technique soit si on peste contre le fait que la petite maison dans la prairie n'est pas connectable au câble ou à l'ADSL et qu'elle n'a pas couverture WiFi.
Un cas m'avait amusé il y a à peu près deux ans : David, le patron du café où je me réveillais le matin, nous racontait ses déboires avec l'ADSL. Le commercial d'une maison de qualité qui propose ce type de services [dont je n'ai à dire que du bien, ce qui est rare d'après ce que j'entends autour de moi concernant les autres FAI], lui disait qu'il était peu probable que sa maison puisse bénéficier du service, pour la simple raison que c'était commercialement inintéressant. L'installation nécessaire pour remplacer l'ancien équipement, dépassait de loin les bénéfices attendus. Jusqu'ici rien de transcendant. Mais la suite est corsée. Il proposait à David de rassembler une centaine (100) de signatures de gens intéressés par le service et que dans ce cas il se faisait fort d'accélérer les choses pour qu'ils puissent faire les transformations nécessaires. Je traduis pour ceux qui n'ont pas fait attention : il voulait transformer David en commercial sans solde, pour faire son boulot ! Ainsi, tranquillement assis dans son bureau, basé sur le "carnet d'adresses" de David et exploitant la force de persuasion de ce dernier, motivé par la connexion haut débit, il s'assurait une clientèle et les primes qui vont avec. Si ce n'est pas du marketing viral ça je ne sais pas ce que c'est le marketing viral.

Vous avez beau payer votre connexion, la guerre des prix fait que les marges sont pas trop grasses. Ainsi les FAI cherchent d'autres sources de revenu [qu'ils auraient exploité même si leur marge était énorme, ne nous leurrons pas]. La pub et la vente par Internet (on ne dit pas par correspondance tiens!] sont celles qui sont les plus visibles. Je ne parle pas seulement des pubs qui fleurissent sur la page d'accueil. Je parle aussi des pubs plus ou moins planquées. Exemple qui m'amuse le plus les horoscopes ! On vous propose votre horoscope délivrée par mail tous les jours. Et vous vous dites, "tiens, pourquoi pas ? j'éviterai les pubs de la page d'accueil". Bien entendu, une fois que vous avez donné votre e-mail (qu'on vous jurera qu'il ne sera pas commercialisé, donné à quelqu'un d'autre et qu'il ne servira qu'à vous prédire votre avenir quotidien) vous vous rendez compte que chaque message est bourré de pub pour l'horoscope du mois, l'horoscope de saison, l'horoscope inuit, le tarot de Marseille qui mieux que votre horoscope vous dira ce qui vous arrivera, un tirage des runes etc. Ce putain de message commence à vous les casser au bout d'un moment et vous cherchez désespérément à vous desinscrire de ce service gratuit neurotoxique. Vous faites la manoeuvre pendant plusieurs jours d'affilée sans succès. Les messages vous prédisant qu'un jour ou l'autre vous craquerez pour le "spécial amours de l'été" semble relever de la méthode Coué. Vous finissez par bénir le brave qui a inventé les règles de redirection, qui peuvent promptement ranger ces sources d'irritation dans la corbeille et vous vous arrangez même (pour peu que vous soyez joueurs et habitués à votre machine) pour qu'un petit script réponde automatiquement à ses message quelque chose du genre : "Ca fait $Fois$ que je vous dis que je ne veux plus recevoir vos messages avec mon horoscope personnel. Ce message est envoyé en copie à $ListeDesAssociationsDeConsommateurs$." Miracle, à $Fois$~140 [je ne me rappelle pas exactement], le flux cesse ! C'est avec des conneries comme celle-ci que nous en arrivons à apprécier des services e-mail gratuits, qui certes affichent un peu de pub, mais un peu. Savez vous à quoi ressemble mon "Garfield" quotidien ? A un catalogue de pub avec un peu de Garfield au milieu ! J'aurais du mal si ce machin n'arrivait pas à mon adresse GMail, d'où j'extrais l'URI du strip pour jeter le reste immédiatement. Si les mecs croient "vendre" de cette façon il se mettent le doigt dans l'oeil allez vous penser.

Le problème de la publicité, qui semble omniprésente est délicat. Il y a des gens qui y succombent quand même. Un pourcentage très faible, mais suffisant pour faire marcher la machine. La mise en place de techniques de "ciblage" de la clientèle est une révolution dans le domaine. On ne vous sert que la pub qui pourrait vous intéresser. Ou presque, parce que des fois ça part en vrille.
Par exemple mon "alerte" Google News sur Apple. Des fois je reçoit les nouvelles de la production exceptionnelle de pommes ou de l'Apple Valley. Pas vraiment exactement ce que je cherche, mais l'essentiel des nouvelles concernent Apple Inc quand même. Et environ 80 % c'est de la pub, même dans les news ! Pas de la pub directe je vous l'accorde, mais l'annonce du nouvel iPod et de ses capacités fantastiques pour stocker du son et des images ressemble un petit peu à de la pub. Cette alerte est dirigée vers un blog, celui de notre club d'informatique, qui n'est pas autrement tenu à jour. Mais c'est une façon de rassembler les infos. Au début je prenais la peine d'éditer les "posts" de Google, qui est l'entité qui contribue la majorité du contenu de ce blog. Puis la flemme me gagna et maintenant je laisse tout. Je commence même à me demander si ce n'est pas un endroit à conseiller aux autres Apple Users. Pas la peine de se faire sa propre alerte et en plus le tout est archivé. Si on ajoute des Google Ads en plus on pourrait avoir le top du blog automatique et pouvant rapporter quelques sous au club sans que quiconque ait à bosser... A voir.
Est-ce utile de vous présenter Amazon et son programme de diffusion "ciblée" des pubs de livres DVDs ou CDs ? La présence dans les blogs est tellement fréquente, qu'on ne la voit même plus.
Blogger est le premier à avoir abandonné les pubs "obligatoires" dans les blogs. Bien sût il propose à ses "clients" d'insérer des Google ads. Mais il n'oblige plus. Noble attitude de la part de Google (à qui appartient Blogger actuellement) diraient certains. En oubliant GMail. Les premiers à qui GMail a été offert sont les bloggers de chez Blogger. Ainsi, Google n'a pas à faire de la pub sur mon blog pour faire ses statistiques permettant de lier mots clés et comportement des clics. Il a tout ce qui lui faut en faisant l'analyse du contenu de mon e-mail :-) La source d'information est mieux définie, plus intéressante. Leur attitude, perçue positivement (ils ne font plus de pub sur les blogs gratuits) ne les empêche en rien d'être des marchants du temple.
Si vous avez suivi l'engouement qu'il y a eu pour les GMails, vous savez qu'on "en voulait méchamment". C'était très "in" d'en avoir, c'était très "in" de se laisser "lire". La raison de ce succès ? Le compte-goutte ! Si vous servez au compte-goutte une denrée, même si elle est inutile, elle sera recherchée. Chez les geeks avoir un GMail et de l'afficher sur son blog était "bien". Les exclus voulaient rentrer dans le jeux. Il y a eu des échanges d'invitations contre argent, faveurs, etc. Le fait d'en distribuer chez Orkut "pour rien", créa un tel afflux de messages que j'ai été obligé de les désactiver pour pouvoir me connecter tranquillement. Tout ça pour un compte e-mail qui n'offre aucune confidentialité, qui vous sert de la pub ciblée mais qui offre quand même 1 Go de stockage.

Les pubs textuelles ont beau eu remplacer les bannières qui flashent dans tous les sens [pas partout quand même] elle sont quand même présentes. La grande différence est qu'il y en a plus ! Eh oui, les bannières prenaient de la place, le texte est plus économique en espace.

Autre source de revenus, la location de votre blog. Enfin, le paiement de la licence du logiciel de blogging et éventuellement de l'espace disque dur qu'il occupe; peut-être même le frais du nom de domaine.
Voulez vous Movable Type ? Aucun problème, il est gratos. Mais, pour un blogger, pour trois blogs et pas avec toutes les fonctions. Juste la partie que j'appellerai affectueusement attrape couillons. Celle qui vous fera ouvrir votre blog et qui vous donnera envie de cliquer sur le bouton pour payer et avoir toutes les fonctions disponibles ! L'échantillon gratuit qui est destiné à créer l'addiction. Vieille technique bien connue de dealers, qu'il essaient de vous vendre du pinard [on parle de dégustation], de la drogue [on dit "free-trip"], des logiciels [on parle de version light]. Movable Type n'a rien de particulier. Si votre blog "gratuit" ne croule pas sous la pub ou ne permet pas à la boîte qui vous l'offre de faire de l'argent d'une autre façon vous le payez. Point à la ligne.
Les services d'hébergement vont souvent de pair avec l'abonnement que vous payez chez votre FAI. Il vous donne de l'espace qui jadis dédié au site web perso se voit de plus en plus habité par les blogs. Au point que certains FAI vous proposent aussi la possibilité d'en créer un. Une façon comme une autre de vous fidéliser, l'extraction de votre blog en vue d'une migration n'étant pas une tâche simple.
Mais vous pouvez avoir opté pour une hébergement annexe, voir deux ou trois, suivant l'usage que vous en faites du Net. Là aussi les vendeurs vous attendent, soit pour vous en proposer de payer plus, pour plus d'espace, soit pour vous faire la promotion du jeux hyper-génial, qui tournera à l'oeil sur votre machine pendant trois mois, espérant produire l'addiction nécessaire pour que le moment venu vous fassiez usage de votre carte bleue. Bien entendu vous pouvez trouver de l'espace gratuit. A condition d'admettre que ceux qui le visiteront doivent supporter la pub du moment. Les exemples types des casse pieds qui ont introduit la pub agressive après avoir stabilisé une clientèle restent eStats et Lycos, qui a "racheté" les gens au moment de l'achat de Multimania.

Voilà un petit aperçu du marketing qui vous concerne amis bloggers dès le moment où vous décidez d'ouvrir votre blog et que vous avez donc :
Une liaison Internet
Un ordinateur (je ne pense pas que le marketing lié aux machine intervient dans la catégorie blog encore, mais ça ne saurait pas tarder avec les systèmes intégrant des solutions de blogging qui arrivent; les vendeurs de logiciels doivent se presser...)
Un espace pour "stocker" votre blog
Un soft qui vous permettra de publier votre blog
Eventuellement un mail permettant de recevoir les messages concernant votre blog.

Des petits accessoires sont souvent utiles, surtout pour les solutions de blogging gratuites, par exemple un abonnement chez Haloscan, pour les commentaires et les Trackback, un abonnement à un service de statistiques si l'audimat" en temps réel vous intéresse etc.

Pensez vous que c'est fini ? A lire ma question le doute vous assaille ! Y-a-t-il d'autres interstices à travers lesquels le marketing peut se glisser ?
Bien sûr. Avez vous entendu parler de Moblogging ? De la possibilité de publier textes et photos à partir de votre portable ? Qui doit intégrer un appareil photo bien sûr. Et permettre les liaisons MMS. Et être placé à côté d'un porte-feuille qui puisse accepter l'effort supplémentaire pour payer le service. Donc portable spécial et abonnement spécial nécessaire pour gagner quelques heures pour la publication de vos photos. Que vous pouvez bien entendu stocker sur un compte (gratuit et rikiki ou payant et maousse costaud) chez Flickr par exemple. Il faut vraiment que vous fassiez des photos du feu de dieu pour que la dépense soit justifiée... Me semble, mais il y a plein de mobloggers qui pensent autrement et publient n'importe quoi, surtout concernant les réunions autour du blog. J'en fait autant, mais plus tard. Je sens que je suis capable de refréner mes envies de poster le temps de me retrouver tranquillement assis devant ma bécane.
Bien entendu, le PDA WiFi à la mode vous permet de faire mieux que le moblogging, en rédigeant vos textes dans le bus , le train ou l'avion. Moyennant PDA, abonnement WiFi (long terme si vous évoluez dans une zone "couverte, occasionnel pour les TGV, parfois gratuit dans les aéroports).

QUI A DIT "ni marketing" ?


Les gourous sont un sujet qu'il ne faut pas aborder avant d'avoir défini le sens qu'on attribue au terme.
En fait, il a été introduit dans les cultures occidentales par le "New Age" et il a perdu son sens original, qui désignait des saints hommes dont l'enseignement suivi par leurs disciples, était sensé conduire à l'éveil.
Et même, dans le vocabulaire occidental, plusieurs sens lui sont associés.

Le plus proche à l'original [mais bien éloigné quand même] concerne les "gourous" des sectes, des "attrape couillons - grandes gueules", dont l'objectif est de profiter de la crédulité de leur disciples. C'est ce qui a donné le sens péjoratif au mot. Parce que même si on ne déclare pas une secte, on peut se trouver à vouloir créer un mouvement, un courant de pensée, où l'on se positionne en leader, pour en tirer bénéfice, que ce soit juste une façon de nourrir son ego ou aussi son compte en banque.

Mais il remplace aussi le mot "expert", pour désigner des personnes qui connaissent de façon approfondie un sujet et dont l'avis compte. C'est le cas en ce qui concerne l'informatique et le Net. Considérer Tim Berners-Lee comme le gourou du Web n'a rien de péjoratif, au contraire. De même, le terme est passe dans le vocabulaire du marketing en véhiculant des "bonnes vibrations".
En général, admettre la compétence d'une personne dans son domaine, compétence reconnue par l'excellence de ses réalisations, ne diminue en rien celui qui est conscient d'être moins "calé". Au contraire, ça donne une mesure du chemin qu'il y a a parcourir pour atteindre le niveau d'expert et ça permet de savoir où aller chercher conseil quand on a en a besoin. Par exemple, si celui qui s'intéresse au "Web Sémantique" ne consulte pas les textes des gourous du sujet il serait plutôt du genre sot.
Je ne désignerai pas les gourous de la blogosphère, francophone ou internationale. Parce que le sujet est discutable et ce n'est pas mon propos ici que de savoir qui mérite ou non le titre. Mais il est certain que chaque blogger, à l'exception de quelques uns qui on bâti les blogs, a été ou est influencé par ceux qui l'ont précédé. Blogtree, qui propose une "généalogie" des blogs, est une des façons de suivre les influences dans la blogosphère, qui sont par ailleurs "visibles" dans les blogrolls. Prétendre qu'on est sans influences signifierait soit une prétention démesurée, soit que l'on vie en ermite dans quelque îlot perdu du Web. Ceci ne signifie pas que l'on est sous influence de quelque gourou maléfique, sans opinion personnelle et que nous nous apparentons à des béni-oui-oui. Juste que nous sommes conscients de ne pas avoir tout inventé soi même.

Personnellement je me méfie beaucoup de ceux qui veulent faire croire que les bloggers sont des êtres vénus d'une autre Galaxie et qui sont aptes à évoluer sur le Web exempts de toute influence. C'est un point de vue que je trouve sectaire et mal informé. La personne qui croit fermement que c'est vrai n'est pas digne d'intérêt. La personne qui professe cette "croyance" est suspecte.

Maintenant que j'en ai fini avec, je peux me poser la question de l'intérêt du titre "ni marketing, ni gourous" dans "Blog Story", d'autant plus que je souhaite suivre le même "plan".
Aucun des sous-chapitres [Internet : des machines aux individus, De la société du spectacle aux 15 minutes de célébrité et Spontanéité = pérennité] n'aborde l'un ou l'autre des sujets du titre ! Au point ou j'ai eu à revenir en arrière pour m'assurer que je ne m'étais pas trompé de page en reprenant le livre.

Quelques réflexions rapides à propos du contenu :

L'Internet, déjà à sa forme primitive, ce que l'on désigne comme le grand-père, ARPAnet, était destiné à servir ses utilisateurs qui n'étaient pas des machines [même si c'était des militaires !]. Les échanges d'information d'un centre de calcul à l'autre leur étaient destinées. Pas étonnant que le e-mail ait été inventé [1971] deux ans après les débuts du réseau [1969] pour faciliter les discussions qui avaient déjà lieu entre les scientifiques présents sur les quelques sites connectés.
Internet était et le reste, une infrastructure d'échange d'informations entre personnes. Même si quelques actions n'impliquent pas une action particulière de l'utilisateur, comme par exemple la mise à jour automatique de l'aggrégateur de fils RSS.

Il est intéressant de parcourir la liste des blogs les plus populaires : Top 100 de Technorati pour se rendre compte que la majorité des blogs populaires ne sont pas personnels ! Est-ce que le couple exhibitionnisme/voyeurisme qui est utilisé pour justifier l'explosion des blogs ne serait pas limité aux blogs à nanoaudiences ? Quel genre de satisfaction peut-on tirer de la célébrité auprès de quelques centaines de personnes généralistes [pour les spécialistes c'est différent] ?

La société informationnelle ne s'impose pas à nous; nous la créons nous mêmes. Le blog-surfing à la recherche de petites nouvelles, ragots et rumeurs n'est que la forme "moderne" des habitudes vieilles comme l'humanité; les ragots discutés au café, à l'entrée de l'immeuble, avec les voisins rencontrés chez l'épicier ou le boucher, avec les amis au pub, avec le voisin de la file d'attente chez le toubib etc.

Spontanéité = pérennité [?!] : J'ai parlé ici du mimétisme qui fait que plein de blogs ont été ouverts pour faire comme le copain, proche ou distant. Nombreux sont ceux qui finissent par être fermés ou laissés à l'abandon.
Je doute du caractère spontané de l'ouverture de la majorité des blogs.
Par contre je crois à la pérennité du phénomène. Uniquement parce qu'ill offre des possibilités de communication qui sont supérieures à celles de l'e-mail ou du téléphone.
Depuis que je poste sur mon blog j'ai réduit le temps que je passais à répéter les mêmes choses d'un facteur ~10 ! C'est commode. Et les discussions commencent souvent là où je les ai laissé ouvertes sur l'un ou l'autre de mes blogs. Je ne suis pas près à renoncer à ce luxe de gaieté de coeur. Je sais que nombreux des bloggers que j'ai interrogé se rendent compte de cet aspect du blog.
Le domaine qui en est le plus affecté d'ailleurs est celui des rencontres via le Net. Du temps du Minitel par exemple, il fallait raconter la même histoire des centaines de fois. Maintenant, quand on me demande l'origine du surnom OldCola je propose un simple clic. C'est de cette pérennité que je pensais que les auteurs allaient discuter. Celle du permalink, permalien etc, qui permet de tirer profit du stockage d'une information, pour pouvoir s'y référer par la suite.
D'ailleurs, l'équation entre spontanéité et pérennité me semble discutable. Pour l'instant je ne vois rien qui puisse lier les deux !

Addendum ça finira probablement en annexe

Je viens de tomber sur le post de Fiévet intitulé Chère Maïa. Je n'avais lu que trop rapidement le post de Maïa Mazaurette sur le sujet et je n'étais pas au courant de la réponse qu'il avait suscité.
Du coup il y a quelques questions que je me pose :
  • chez moi les commentaires "marchent"; pourquoi il n'a pas commenté plutôt que de faire un post à Nanoblog ?
  • pourquoi ne pas faire une liste des posts où il répond aux critiques ?


J'apprécie le commentaire de Karl Dubost qui se pose la question de la publication de "Blog Story" sous licence CC : Question pas innocente:

Pourquoi ne pas avoir tenter de le publier en Creative Commons puisque de toutes façons, cela ne rapporte pas d'argent.

Je suis d'accord que le monde de l'édition et au sens plus large le monde des arts ne rapporte pas grand chose si ce n'est rien à la plupart des auteurs (musique, littérature, peinture, photographie, etc.) Pourquoi donc ne pas saisir l'opportunité de changer le momentum.

http://www.creativecommons.org/
. D'autant plus que ça a été ma première réaction !
Je trouve de plus en plus de raisons pour trouver Dubost sympathique.




Lire aussi :

où j'ai commenté :

J'ai effectivement une 'vision' qui est radicalement différente de celle présentée dans "Blog Story" ! L'indépendance à la quelle je me réfère est celle d'une personne dont la profession n'a rien, mais strictement rien à faire avec la publication sur et à propos du Net. Ainsi je n'ai pas à ménager des susceptibilités.

Mes critiques ne sont pas des attaques, ni le fruit d'une jalousie quelconque en fait (Christophe). Mais dans un domaine qui me plaît bien je suis gêné de voir des opinions fausses se former. Et des "gourous" répandre des idées inexactes. La réaction est la moindre des choses.

Aucune de mes critiques ne se contente à montrer un point qui me paraît faux, il y a une justification qui suit. Des personnes qui ont exprimé leur désaccord à mes critiques sur "Blog Story" et "Calacanis", deux ont pris la peine d'en discuter. Je leur laisse le soin de dire ce qu'elles en pensent.

Merci de me signaler d'autres fautes de frappe, mon texte est brut de décoffrage et j'évite de le relire avant d'avoir "bouclé" un chapitre. Bien entendu je prendrai le temps de corriger avant de proposer les pdf.

Merci pour les encouragements ;-)
Et n'allez pas croire que vos commentaires pourraient être mal interprétés ! Continuez à disséquer à volonté, bien entendu chaque point sera traité (au moment que je trouverai opportun, le plus rapidement possible quand même). Même le sarcasme est le bien venu. Si on ne s'amuse pas ça ne vaut pas la peine de poursuivre.

Bonnes fêtes !

par oldcola le 23 décembre 2004 à 15:07


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